Patrick Pleutin

Exposition du grand journal de Sarcelles

Migrer mon regard dans la Ville‑Monde de Sarcelles

Je tente d’élargir et approfondir mon regard, en particulier ma vision de la ville monde de Sarcelles pour être capable d’étendre mon regard lors de déambulations. J’ai cheminé sur un rayon de plus de 5 km, guidé par Chantal Ahounou. Je l’ai suivi de surprises en surprises poétiques, tous mes sens en éveil. J’ai parcouru la cartographie de ce territoire en tissant par de nombreuses rencontres humaines des correspondances narratives et dramaturgiques.

Exposition à l’occasion des 70 ans des Grands Ensembles au pavillon du Musée Jacques Henri‑Labourdette face au Parc Kennedy,
juillet‑septembre 2025

grand journal de Sarcelles, Migration et permanence des sens (pdf)


photo 250725AU_flatPavillon Jacques Henri ‑ Labourdette AU
photo 250725AV_flatPavillon Jacques Henri ‑ Labourdette AV
photo 250725AT_flatPavillon Jacques Henri ‑ Labourdette AT
Les cultures culinaires du Monde à Sarcelles, Les nourritures, un lien qui unit le Monde, « Tables en relation » est une recherche-action initiée et développée par Civic City, le soutien de l’ANCT et la ville de Sarcelles. Cette recherche-action s’est étalée sur une année et comporte 14 journaux. Selon le Ruedi Baur, un journal est un objet relationnel. Il met en exergue l’échange, le partage des savoirs, des émotions et des souvenirs. C’est un travail d’analyse à la fois visuel et verbal qui s’enrichira au fil du temps d’informations, de sensations, de recettes de cuisine et des récits des habitant.es. Cette série de grands journaux comprend un spécial Sarcelles, ville-monde intitulé « Migrations et Permanences des sens » Il révèle les cultures culinaires en présence. Pour célébrer l’anniversaire des 70 ans du Grand Sarcelles, Patrick Pleutin en résidence dans la ville a réalisé une création. En complément de ce journal, Ruedi Baur présente l’exposition Sarcelles-Méditerranée, avec 14 journaux qui traitent de la circulation de la nourriture et de l’accès aux ressources. Ainsi, à Strasbourg, ce sont les marchés de périphériques qui sont analysés, à la Mosson à Montpellier, le journal se consacre à une coutume locale, celle de la cueillette, à Val de Fontenay, ce sont les produits alimentaires en migration. À Tunis, Beirut, Bologne, Florence, Split, des étudiants des écoles du réseau de Civic City se sont intéressés aux points communs et aux différences en matière de traditions culinaires sur le pourtour de la Méditerranée. Il s'agissait de répondre à plusieurs interrogations : Qu’est-ce qui se conserve ? Qu’est-ce qui s’oublie ? Comment parvenir à transmettre aux nouvelles générations ? Qu’est-ce qu’une économie minimale ? Qu’y a-t-il de commun dans tous nos modes de vie ? Peut-on se retrouver autour d’une même table pour partager des mets en considérant nos différences comme des richesses ? Après la Méditerranée qui est en soi une étude de cas, dès l’automne, guidera Civic City vers l’Afrique et l’Océan Indien. Un nouveau voyage en perspective.

texte Ruedi et Vera Baur Civic City

Migrer mon regard dans la Ville-Monde de Sarcelles, Je tente d’élargir et approfondir mon regard, en particulier ma vision de la ville monde de Sarcelles pour être capable d’étendre mon regard lors de déambulations. J’ai cheminé sur un rayon de plus de 5 km, guidé par Chantal Ahounou. Je l’ai suivi de surprises en surprises poétiques, tous mes sens en éveil. J’ai parcouru la cartographie de ce territoire en tissant par de nombreuses rencontres humaines des correspondances narratives et dramaturgiques. Mon regard se précipitait sur tout ce qui venait à moi. Il est temps que je me mette à table ( que je parle... ). Je suis un artiste au pinceau. Et les qalam que j’utilise, je les ai achetés lors d’une résidence d’artiste en Afghanistan au marché de Kaboul. C’est un instrument ou une prothèse qui fait corps avec le corps du peintre ou de l’écrivain. C’est le nom du roseau taillé en pointe pour écrire. Il s’agit aussi d’un terme latin ( Calamus ) et grec ( καλαμος ). Mais l’art de la ligne débute, dans la calligraphie, par l’art de la coupe : il faut savoir tailler le roseau comme il faut savoir choisir son pinceau. Je peins debout, la feuille de papier est posée sur le sol ou sur la table. Comme avec le qalam, il faut aller vite, sous peine de faire des pâtés de couleur en imbibant trop le papier. Comme dans un ballet de gestes inimitables qui révèle la grande présence de l’artiste à ce qu’il voit comme son absence à ce qui, dans l’instant, reste hors de sa vue. Entre absorbé par ce que l’on regarde, c’est absorber ce que l’on voit. L’artiste sait y faire, qui s’oublie dans le tableau de la ville monde, pour les 70 ans du grand Sarcelles. Mais ma première rencontre fut avec Sergio. J’ai partagé des moments inoubliables avec lui. Son restaurant « Oh Sergio » est connu de Sarcelles à Paris pour son savoureux et célèbre Sandwich Boulettes dont il taira le secret. Véridique ! il est succulent. J’ai rencontré Eddy et Laurence de la boucherie du coin, un lieu amical et familial. Un arrêt chez Pizza Tova pour rencontrer Sandra et Rony et apprécier la Parisienne, une pizza sans fromage avec une pâte savoureuse et colorée avec agrémentée de piments forts. Dans le prolongement de la rue Albert Camus, chez Bozen, c’est une immersion dans la cuisine japonaise, j’ai dégusté des poissons crus cuisinés au lait de coco. Chez Inoun, c’est un autre voyage, je suis accueilli par une kémia et un accueil tout aussi fraternel, et ensuite j’ai dégusté une entrecôte de bœuf maturée et saignante. Autres délices à la pâtisserie “ Oh Délices ” où, j’ai laissé libre cours à la gourmandise. Arrivés place de Navarre, avec Chantal Ahounou, nous fait une pause au Valéry, l’occasion de découvrir, face à nous les étals de couleurs de l’Exo Island, ses trésors de cannes à sucre et d’arbres à pain telles des réminiscences des marchés de Papeete. Sur la place de France, il s’agissait de peindre Istanbul jouxtant ses voisins du Palace Grill. En remontant vers les boutiques d’ici et d’ailleurs sur l’avenue du 8 mai, je peins le Mama en souvenir de mes créations dans les rues de Brooklyn. Je prends le tram et j’arrive dans le potager du Parc Kennedy face au Musée Jacques Henri-Labourdette. À quatre pattes, rampant sur ma peinture à même la terre, je peins derrière les iris en fleur et les plants de tomates. Je saisis leurs ombres bleues au premier plan, faisant ainsi tressaillir les reflets des vitres du Musée qui par le jeu des couleurs imprègnent le papier Ingres. Ne faisant aucune reprise, je n’ai aucun recul, seul mon ressenti me porte dans ce, humide, pleins d’odeurs de feuilles aux parfums réconfortants et palpitants. Derrière moi, j’aperçois des familles qui pique-niquent sereines sous les arbres. Un autre périple m’amène en bus vers le marché historique du Village, je suis saisi par de multiples émotions face à toute cette beauté provocante dans sa couleur, son grain et sa texture. Ici, je suis un guetteur insatiable. Je regarde, je ressens le soufre des substances aussi bien par mes yeux que par mes dents, mes papilles et mes narines. À même le sol en béton, je p

texte Patrick Pleutin, Seloua Luste Boulbina, Alain Chareyre‑Méjan

photo 10_Genie_des_plantes_Madagascar_0110 Génie des plantes Madagascar 1
photo 10_Genie_des_plantes_Madagascar_0210 Génie des plantes Madagascar 2
photo 10_Genie_des_plantes_Madagascar_0310 Génie des plantes Madagascar 3
photo 10_Genie_des_plantes_Madagascar_2510 Génie des plantes Madagascar 25
photo 10_Genie_des_plantes_Madagascar_2610 Génie des plantes Madagascar 26
photo 10_Genie_des_plantes_Madagascar_2710 Génie des plantes Madagascar 27
photo 10_Genie_des_plantes_Madagascar_3010 Génie des plantes Madagascar 30
photo 11_Marches_peripheriques_0111 Marchés périphériques 1
photo 11_Marches_peripheriques_1911 Marchés périphériques 19
photo 11_Marches_peripheriques_2011 Marchés périphériques 20
photo 11_Marches_peripheriques_2211 Marchés périphériques 22
photo 11_Marches_peripheriques_3911 Marchés périphériques 39
photo 12_Migration_et_permanence_des_sens_0112 Migration et permanence des sens 1
photo 12_Migration_et_permanence_des_sens_0212 Migration et permanence des sens 2
photo 12_Migration_et_permanence_des_sens_1212 Migration et permanence des sens 12
photo 12_Migration_et_permanence_des_sens_1612 Migration et permanence des sens 16
photo 12_Migration_et_permanence_des_sens_1712 Migration et permanence des sens 17
photo 250705AAPavillon Jacques Henri ‑ Labourdette AA
photo 250705ABPavillon Jacques Henri ‑ Labourdette AB
photo 250705ACPavillon Jacques Henri ‑ Labourdette AC
photo 250705ADPavillon Jacques Henri ‑ Labourdette AD
photo 250705AEPavillon Jacques Henri ‑ Labourdette AE
photo 250705AFPavillon Jacques Henri ‑ Labourdette AF
photo 250705AGPavillon Jacques Henri ‑ Labourdette AG
photo 250705AHPavillon Jacques Henri ‑ Labourdette AH
photo 250705AIPavillon Jacques Henri ‑ Labourdette AI
photo 250705AJPavillon Jacques Henri ‑ Labourdette AJ
photo 250705AKPavillon Jacques Henri ‑ Labourdette AK
photo 250705ALPavillon Jacques Henri ‑ Labourdette AL
photo 250705AMPavillon Jacques Henri ‑ Labourdette AM
photo 250705ANPavillon Jacques Henri ‑ Labourdette AN
photo 250705AOPavillon Jacques Henri ‑ Labourdette AO
photo 250705APPavillon Jacques Henri ‑ Labourdette AP
photo 250705AQPavillon Jacques Henri ‑ Labourdette AQ