Patrick Pleutin
CENT ANS DE RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES (1922-2022)
Projection du film d’animation "Baba Yakhsoz" au Colloque du Musée Guimet "Arts et patrimoine de l’Afghanistan" samedi 19 novembre 2022.
 
Idée originale : Pascale Bastide et Patrick Pleutin
Réalisation : Studio animation de Kaboul et École Estienne
Direction artistique et Montage : Kelit Raynaud
Direction du studio d’animation de Kaboul : Nasir Hashimi
Texte et musique Barmak Akram
Production Afghanculturemuseum

Partenariat :
ICONEM et DNMADE Estienne novembre 2022
Commissaires musée Guimet
Nicolas Engel, conservateur des collections Afghanistan - Pakistan, MNAAG
Sophie Makariou, commissaire générale, conservatrice générale du patrimoine
 
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Baba Yakhsoz

Le dire en persan - il y avait quelqu’un, il n’y avait personne - l’histoire du Baba Yakhsoz !

C’était un vieux sage. Son aura illuminait le cœur de tous ceux qu’il croisait. Il possédait un grand bâton magique qui lui avait été transmis par son maître. Grâce aux pouvoirs extraordinaires de ce bâton, il pouvait soigner les malades et guérir la peau des grands brûlés !

Le peuple de Hérat lui vouait une grande admiration et le roi lui-même lui était dévoué, car le maître Yakhsoz pouvait d’un seul geste tranquilliser un éléphant enragé ou hypnotiser les serpents les plus dangereux !

A l’aube d’un matin, sans rien dire à personne, il prit le chemin à travers la montagne en direction du soleil levant.

L’hiver avait commencé et la traversée de l’Himalaya et ses neiges éternelles était presque impossible, sans parler des loups affamés et des panthères blanches des sommets de l’Altaï qui pouvaient surgir à tout instant.

D’ailleurs, ayant dépassé le col de la vallée de Tcheshtey Sharif, un loup affamé l’attaqua par surprise. Il brandit son bâton magique pour se défendre, hélas le bâton avait perdu son pouvoir. Il fut à deux doigts de se faire dévorer !
Ses disciples, partis à la recherche de leur maître, arrivés juste à temps, encerclèrent le loup pour le tuer. Mais maître Yakhsoz leur ordonna de le laisser partir et reprit sa route.

Les disciples très inquiets lui demandèrent les raisons de son départ, mais Baba Yakhsoz partit sans mot-dire.

L’un d’eux fit remarquer que son bâton avait perdu son pouvoir magique, le maitre est en danger !!
Il demanda à Baba “où allez-vous ? et dans quel but ?“

Baba raconta que son bâton avait perdu son pouvoir et qu’il ne pouvait plus guérir de malades. Un oiseau messager était venu lui dire qu’il devait marcher jusqu’à la contrée où le bâton prendrait racine, alors il retrouverait son pouvoir.

Les disciples le supplièrent de les laisser l’accompagner dans ce voyage que l’hiver rendait si périlleux.
Chemin faisant, ils passèrent le minaret de Djam qui servait de repère pour les caravanes parcourant la route de la soie. Mais en hiver il n’y avait pas âme qui vive !

Nourris de quelques poissons de la rivière d’Ariroad, ils continuèrent leur chemin en traversant le pont…Qui s’écroula sous le premier pas !! Comment traverser cette rivière tumultueuse ? Les disciples supplièrent le maître de fendre les flots avec son bâton. Mais le bâton n’avait plus aucun pouvoir ! Ils furent obligés de faire un long détour.

La nuit commençait à tomber et la température chutait. Les disciples se réfugièrent dans une grotte mais il faisait trop froid ! Baba Yakhsoz leur ordonna de marcher pour se réchauffer.
Ils arrivèrent dans la vallée de Bamian, quelques lumières venaient de pauvres maisons.

Le maître envoya ses disciples chercher du bois auprès des habitants mais ceux-ci ne pouvaient guère leur venir en aide.
Affamés, grelottants, désespérés, ils étaient sur le point se laisser mourir, seul le bâton du maître restait à brûler.
Alors que Baba Yakhsoz s’apprêtait à le briser il remarqua qu’il avait pris racine !
Il ordonna à ses disciples d’aller chercher beaucoup de blocs de glace. Les touchant de son bâton, il y mit le feu !! ! Joyeux les habitants accoururent prendre de la braise et chauffer leurs maisons.

On lui bâtit un temple, Ziarat Pir-e Yakhsoz, où il vécut tranquille entouré de ses disciples jusqu’au jour où l’oiseau messager revint lui rendre visite…
 
Texte de Barmak Akram d'après le livre de Ria Hackin
"Légendes et coutumes Afghanes", Paris, 1953.
 
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